À travers ta voix , livre ebook

Butterfly EDITIONS SAS - Marine Hope

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204 pages

Français

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Extrait

Description

Eden a tout pour lui. Beau, sexy, il est l’animateur phare de l’émission pop la plus en vogue de Londres. Seul bémol, et pas des moindres : il perd progressivement la vue.

Heather cumule les jobs. Aide à domicile, elle ne cesse de tomber sur des patients borderline. Quant à sa vie amoureuse, elle n’est de loin pas stable. Les hommes ? Elle ne veut pas se fixer pour le moment.

Au pied du mur, Eden n’a pas d’autre choix que d’accepter h24 la présence de la jeune femme, que son frère a embauchée afin qu’il puisse continuer à vivre chez lui. Malgré tout, il n’a pas dit son dernier mot : Heather, il s’en débarrassera vite fait bien fait ! Hors de question qu’elle reste vivre des mois dans sa maison !

Dans son plan, il avait juste omis trois détails...

1- Heather sait lui tenir tête.

2- Elle est drôlement sexy.

3- Quelle idée lui a-t-il pris, dès le premier jour, de la faire passer pour sa petite amie afin d’éloigner une ex un peu trop encombrante ?

Attention, les dés sont lancés et la fin de partie s’annonce plutôt inattendue...

Sujets

Informations

Publié par	Butterfly EDITIONS SAS
Date de parution	27 avril 2023
Nombre de lectures	10
EAN13	9782376526865
Langue	Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Titre de l'édition originale : À travers ta voix
Copyright © Butterfly Editions 2023

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-686-5
Dépôt Légal : mai 2023
11052023-1730-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Marine Hope
À travers ta voix

ISBN : 978-2-37652-686-5

« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
Antoine de Saint-Exupéry
Playlist des titres cités dans le texte :

Ed Sheeran ft Vianney – Call on me
Elton John ft Britney Spears – Hold me closer
Shawn Mendes – When you’re gone
The Kid Laroi – Thousand Miles
Lost Frequenties ft Callum Scott – Where are you now
Dean Lewis – Falling Up
Maroon 5 - Beautiful Mistakes
Tom Grennan - Little Bit Of Love
Tate McRae – She’s all I wanna be
Depeche Mode – Just can’t get enough
Soft cell – Tainted love
Taylor Swift – Anti-hero
Oasis – Wonderwall
Olivia Rodrigo – Good 4 you
Sam Smith – Lay me down
1

Heather

Je crains de finir par creuser une tranchée sur le sol de mon appartement, à force d’enchaîner les cent pas comme je le fais depuis plusieurs minutes. D’ailleurs, en me concentrant sur ma conversation téléphonique, j’ai une sensation de déjà-vu, d’avoir prononcé ces mêmes mots il n’y a pas si longtemps de cela.
– Mademoiselle O’Neill, vous ne pouvez pas une nouvelle fois démissionner !
– Et pourquoi pas ?
– Parce que vous ne retrouverez pas un poste tel que celui-ci avant un moment, voyons ! s’offusque mon interlocutrice.
– Écoutez, madame Walsh, il est hors de question que je continue de travailler pour ce type. Hors de question, vous entendez ? m’emporté-je. Peu importe la place !
Voilà une bonne demi-heure que j’essaie de faire comprendre à ma conseillère à l’agence de soins à domicile, que je souhaite mettre un terme à mon contrat pour la famille Smith. Essayer de pointer du doigt ce qui ne va pas à une femme comme elle s’avère bien ardu, cependant je ne baisse pas les bras. J’ai seulement l’impression de perdre mon temps et de me répéter depuis tout à l’heure.
– Mademoiselle O’Neill, je n’ai malheureusement plus rien à vous proposer. Vous avez mis fin à plus d’un engagement. D’ailleurs, si je peux me permettre, il serait peut-être bon d’envisager de changer de profession.
J’essaie de ne pas m’emporter après sa petite réflexion, mais le sang bouillonnant dans mes veines est bien trop puissant pour que j’accepte sans rien dire.
– Pour qui vous vous prenez ? Avez-vous au moins écouté ce que je vous ai raconté au début de notre conversation ou vous avez fait semblant ? demandé-je, agacée.
– Je…
– Je ne veux pas travailler pour un homme qui ne pense qu’à me peloter lorsqu’il en a l’occasion, à formuler des allusions graveleuses chaque fois que je lui prodigue des soins ou à se tripoter quand j’ai le dos tourné. Je n’ai pas signé pour ça.
Un long blanc suit ma tirade avant que ma conseillère ne souffle de l’autre côté du téléphone :
– Je vais essayer de vous trouver un dernier contrat. Après ça… je ne pourrai plus travailler avec vous.
– Cherchez une femme ou un homme qui ne se comportera pas comme un pervers et tout ira bien.
Je clos la conversation téléphonique après avoir salué formellement mon interlocutrice. Je balance mon portable sur la table basse et m’installe sur le sofa, coude sur les genoux, la tête dans les mains. J’essaie de calmer la colère qui gronde en moi, mais rien n’y fait. Je déteste que l’on me remette la faute sur le dos. C’est la troisième fois que madame Walsh m’envoie dans une famille où le type dont je m’occupe me voit comme une prostituée plutôt que comme une soignante.
La porte d’entrée claque, ce qui, dans un sursaut, m’oblige à relever la tête vers la personne qui vient de pénétrer dans mon appartement.
– Cette vieille harpie t’a encore balancé son sermon ? me demande la nouvelle venue après m’avoir trouvée sur le sofa.
– Elle m’a dit de changer de métier.
– La vieille peau.
– Sally ! la rabroué-je.
– Quoi ? C’est vrai !
– Ouais. Peut-être.
Ma meilleure amie retire sa veste avant d’ôter son écharpe. Elle s’installe sur l’accoudoir de mon canapé, puis pose une main rassurante sur mon épaule. Son soutien me va droit au cœur.
– Ce type, il avait les mains baladeuses. Et ses yeux ! Tu aurais vu le regard qu’il posait sur moi… Mon Dieu, ça me dégoûte.
Alors que je prononce cette phrase, un frisson me parcourt le corps, faisant se dresser les poils de mes bras.
– Tu as eu raison.
– Il a dit que c’était ma faute Sally, mais je n’allais pas cautionner ça. Encore moins le laisser agir sans rien dire.
– Pourquoi ce serait toi la responsable ? s’offusque-t-elle, un sourcil haussé de perplexité.
– Il a balancé que j’étais bien trop « bonne » pour exercer ce métier, rapporté-je en mimant les guillemets.
Sally essaie de contenir son hilarité, en vain. Elle laisse exploser son fou rire en s’éventant pour tenter de reprendre une respiration normale. Sa réaction me fait doucement sourire, car elle est naturelle, comme elle.
– Sur ce point, il n’a pas tort. Il faut dire que si j’étais un mec et l’un de tes patients, qui plus est, moi aussi, j’aurais envie de m’adonner à tout un tas de trucs cochons avec toi.
– Mais tu as bu, ma parole ! Ce sont tous des pervers !
– Écoute, ma chérie… Avoue que ton physique a de quoi émoustiller beaucoup d’hommes. Seulement, en aucun cas, tu n’es responsable de leurs agissements. Tu aimes ton métier et tu l’exerces parfaitement bien. Ne les laisse pas te dégoûter ! Tu es douée pour ça.
– Merci, chuchoté-je, les larmes au coin des yeux.
Elle me rejoint sur l’assise et me prend dans ses bras. Je ne retiens pas la goutte d’eau salée qui ne demandait qu’à couler. J’ai parfaitement le droit d’être en colère, d’avoir de la peine. Depuis que je fais ce métier, soit presque huit ans, je n’avais jamais rencontré un problème de ce genre. J’allais chez mes patients, m’appliquais à ce pour quoi j’avais été embauchée et recommençais avec un autre.
Mais, depuis le début de l’année, l’agence m’envoie chez des patients bien plus jeunes qui semblent avoir plus besoin de tirer un coup que besoin d’aide. À croire que le cerveau qu’ils ont entre les jambes fonctionne mieux que celui dans leur tête, et que, étrangement, ils oublient la raison pour laquelle je suis à leur service.
– Je pense que tu as bien mérité de t’octroyer une pause, lance Sally.
– Une pause ?
– Oui. Tu enchaînes les postes sans réellement prendre du temps pour te reposer, alors profites-en pour te concentrer sur toi.
– Hmm.
– Tu n’as pas l’air convaincue ?
– J’ai bien trop besoin d’argent pour ne pas bosser. Mon loyer ne va pas se payer tout seul.
– Je te connais suffisamment pour savoir que tu as de quoi voir venir, ma chérie.
– Hmm.
– Tu es pire que Picsou !
– Dit celle qui me doit un restau depuis plus d’un an.
Elle se marre, mais finit par me donner raison. Dès le moment où elle se relève et file dans ma modeste cuisine, je sais qu’elle est partie nous préparer deux délicieux cafés dont elle a le secret, ce qui a la faculté de me remonter le moral. Pendant ce temps, je quitte le canapé pour aller me planter devant la fenêtre du salon. J’aime la vue que j’ai d’ici. Cette lucarne donne sur un petit parc situé à l’arrière de l’immeuble, d’où j’ai la chance d’avoir vu sur la fontaine.
Le regard fixe, je repense à la tournure qu’a prise cette journée. Je n’avais pas prévu qu’elle se déroulerait de cette façon. Après avoir laissé en plan le pervers à la fin de ma session de soins, j’ai pris un taxi pour me réfugier chez moi afin d’appeler madame Walsh.
Je suis soulagée de me dire que je n’aurai plus jamais à mettre les pieds chez cet homme, mais j’ai un pincement au cœur de ne pas avoir pu exercer mon métier correctement. J’arrive à culpabiliser même si le seul responsable, c’est ce type.
Un bruit provenant du salon me sort de mes pensées, me faisant détourner le regard. Sally vient de déposer deux tasses sur la table et tente maintenant de connecter son téléphone à mon enceinte Bluetooth. Sa chevelure de feu s’agite de droite à gauche au rythme de sa tête qui se secoue. Certainement de dépit.
– Je n’arrive pas à mettre la radio, peste-t-elle.
Sally voue un culte aux stations de radio et à la musique en général. C’est très rare qu’il n’y ait pas un fond musical quand elle se trouve dans les parages. D’ailleurs, elle a souvent ses écouteurs sans fil dans les oreilles.
D’aussi loin que je me souvienne, il n’y a pas un jour où elle n’a pas écouté Sweet Pop Radio . Sa station préférée, celle dont elle est friande, à tel point qu’elle connaît chaque jingle , chaque présentateur, peu importe l’heure