71
pages
Français
Ebooks
2014
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Ebook
2014
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Publié par
Date de parution
27 novembre 2014
Nombre de lectures
293
EAN13
9782215129554
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Dans le phare qu'habite leur amie Emily, Scott et Jack découvrent le journal d'un soldat et une carte au trésor. Mais comment déchiffrer l'énigme que l'auteur du journal leur a laissée ? Et que signifient ces étranges symboles ?
L'île de Castle Key cache bien des mystères !
Partez à l'aventure avec ces nouveaux détectives en herbe !
Publié par
Date de parution
27 novembre 2014
Nombre de lectures
293
EAN13
9782215129554
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Helen Moss
ADVEnTURe iSlAnD
Traduit de l’anglais par Joy Boswell
Pour Jack et Lana
1
« Trouver une cachette, vite ! »
Jack dévala trois par trois les marches de l’escalier en colimaçon.
Le phare offrait plein d’endroits super pour se cacher. La dernière fois, Emily s’était glissée au milieu d’un amas de grosses cordes, au septième étage. Quant à Scott, il avait presque fallu appeler les pompiers pour le retrouver derrière le mécanisme de la vieille horloge, située dans le salon du phare. La cachette parfaite, il fallait bien l’admettre… Sauf que Scott n’arrêtait pas de s’en vanter depuis ! Pour gagner, Jack devait absolument trouver une meilleure idée.
Il s’arrêta au cinquième étage et jeta un coup d’œil à travers le hublot. Un large faisceau de lumière déchira le ciel noir, balayant le paysage comme un rayon laser. Des vagues grosses comme des camions venaient s’abattre contre les falaises et le vent faisait frémir les carreaux. L’orage grondait si fort que le père d’Emily avait dû allumer la lanterne du phare en plein milieu de l’après-midi.
Mais Jack avait mieux à faire que de s’occuper du temps. Scott ne tarderait plus à venir le chercher. Le connaissant, il ne s’était même pas embêté à compter jusqu’à 100 ! Il avait dû attendre quelques secondes avant de crier « 99 et 100 ! J’arrive… »
Mais où se cacher ?
Jack reprit sa course à travers les escaliers. Il passa les trois étages qui abritaient les chambres, puis la cuisine au premier, et se retrouva dans la salle commune au rez-de-chaussée. Les parents d’Emily Wild avaient transformé la vieille bâtisse en maison d’hôtes, qu’ils avaient tout naturellement baptisée Le Phare. Plusieurs clients étaient assis au salon, en train de lire ou de s’amuser à des jeux de société. L’orage avait fait sauter les plombs. M. Wild avait allumé des bougies et le vieux poêle à bois pour éclairer la grande pièce circulaire. Les flammes vacillantes venaient se refléter sur les tapis et les tentures. Dans un coin, des jumeaux de six ans jouaient au Kapla avec leurs parents. Soudain, les planchettes de bois s’écroulèrent et l’un des enfants se mit à hurler.
– C’est pas juste !
– Il a triché ! s’écria le second.
« Sauve qui peut ! » se dit Jack.
Les escaliers descendaient encore d’un étage jusqu’à la cave : une sorte de grotte taillée profondément dans la roche. Jack s’était déjà caché là-bas une fois, derrière un tas de vieux gilets de sauvetage. Mais cela valait le coup d’essayer de nouveau ! Il prit la lampe de poche qui était accrochée sur la porte et s’enfonça dans l’obscurité.
Il faisait frais en bas. L’odeur d’humidité lui rappela l’épisode des Grottes du Vent-Huant, lorsqu’il avait dû nager sous l’eau pour échapper à la marée montante. Un souvenir qu’il n’était pas prêt d’oublier ! C’était peu de temps après que Scott et lui étaient arrivés chez tante Kate. Leur père était parti en Afrique pour déterrer de vieilles poteries au beau milieu d’une zone de guerre. Les deux frères avaient rencontré Emily Wild dès leur premier jour à Castle Key. Ensemble, ils avaient découvert un trésor saxon dissimulé dans les grottes et un passage secret menant au château. Depuis, ils s’étaient aussi échappés d’un lieu hanté et avaient secouru une star de cinéma en fuite. Ces vacances d’été n’avaient décidément rien d’ordinaire ! Il faut dire que Castle Key n’était pas une île comme les autres…
Jack promena la lumière de la lampe à travers la pièce. La cave était remplie d’objets de toutes sortes : des caisses de vin, des grandes toiles blanches pour les peintures de Mme Wild, un ensemble de clubs de golf et une multitude de bibelots qui avaient l’air de sortir de la préhistoire.
« Papa pourrait faire des fouilles archéologiques ici ! se dit Jack. Si seulement j’arrivais à pousser cette vieille malle, je pourrais me cacher derrière. »
Mais la malle en question était étonnamment lourde.
« Je me demande ce qu’il y a à l’intérieur… Une collection d’encyclopédies peut-être, ou des balles de bowling ! »
Il poussa plus fort et le coffre finit par bouger. Soudain, son orteil heurta quelque chose de dur. Jack étouffa un juron et éclaira aussitôt le sol ; le coupable n’était autre qu’un vieil anneau de fer rouillé. Intrigué, il tira dessus d’un geste vif. Une trappe, ensevelie sous un tapis de poussière, émergea du sol en pierre.
Bingo !
Scott et Emily ne le trouveraient jamais ici !
– Tu as gagné, on abandonne ! cria Emily.
Elle regarda Scott d’un œil inquiet.
– Tu ne crois pas qu’il serait assez fou pour se cacher dehors ?
– C’est possible ! répondit Scott avec un sourire. Tu connais Jack, il serait capable de surfer au milieu d’un tsunami !
– C’est bien ce que je craignais… Et s’il avait été emporté par une vague !
Emily se précipita vers la porte d’entrée et l’ouvrit.
– Jack, reviens !
– Fermez la porte ! s’écrièrent les clients en chœur, tandis qu’une violente rafale de vent s’engouffrait dans le salon.
– Personne n’est sorti, affirma la mère d’Emily.
Elle jouait au Monopoly avec l’un de ses hôtes, un vendeur japonais du nom de Tanaka. Le vent avait éparpillé tous les billets sur le tapis.
Emily soupira. Où Jack pouvait-il bien être ? Drift, son chien et fidèle compagnon dans de nombreuses enquêtes, frotta son museau contre ses genoux. Puis il tendit son oreille noire, et remua l’autre de haut en bas, comme pour lui faire un signe. Emily comprit aussitôt qu’il lui désignait la cave. Mais ils avaient déjà cherché là-bas une centaine de fois ! Bizarre, d’habitude Drift ne manquait pas de flair. L’électricité ambiante avait peut-être court-circuité son instinct de chasseur. Dans le doute, elle décida néanmoins de le suivre…
– C’est à toi de le dire, décréta Emily tandis qu’ils arpentaient de nouveau la cave.
– Dire quoi ? demanda Scott.
– Que tu abandonnes, bien sûr ! Jack s’en fiche complètement que je le retrouve, il veut gagner contre toi !
Scott grogna. Emily avait raison. Mais admettre la défaite face à son petit frère était aussi humiliant que d’arriver au collège en chaussons ! Il avala sa salive et se racla la gorge.
– C’est bon, j’abandonne… marmonna-t-il, les dents serrées. Tu peux sortir maintenant.
– Quoi ? Je n’ai pas bien entendu ?
Scott se retourna d’un coup. La voix étouffée de Jack semblait toute proche, mais où était-il ?
– J’abandonne ! répéta Scott, en prononçant légèrement plus fort cette phrase tant redoutée.
Le visage souriant de Jack apparut comme par magie derrière le coffre. Ses cheveux blonds étaient constellés de toiles d’araignée et la poussière grise recouvrait ses joues.
– On avait pourtant regardé là-bas ! dit Emily, le souffle coupé.
– J’étais dans le trou juste en dessous, répondit Jack en s’étirant. Pas très confortable !
– Quel trou ? demanda Emily.
– Celui qui est sous la trappe.
– Quelle trappe ?
Jack regarda son amie, les yeux ronds.
– Tu ne l’as jamais remarquée ?
Emily secoua la tête.
Jack se mit à sauter de joie à travers la pièce. C’était encore mieux que ce qu’il imaginait. Non seulement il avait gagné la partie de cache-cache, mais il avait découvert un endroit secret que même Emily ne connaissait pas ! À eux trois, ils parvinrent à dégager le coffre du chemin.
– Incroyable ! s’exclama Emily.
Elle s’apprêtait à faire une inspection complète de la cachette, quand elle remarqua un rouleau de papier dans la main de Jack.
– Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle.
– Aucune idée. Ça traînait par terre, au fond du trou.
Jack se dirigea vers une vieille table cassée et déroula la feuille.
– L’écriture a l’air ancienne…
Scott et Emily approchèrent leurs torches. Le papier jauni était constellé de taches brunes, l’encre était à peine visible.
– C’est une lettre ! s’exclama Emily.
Elle glissa ses cheveux bouclés derrière les oreilles et se pencha sur l’écriture à moitié effacée. Elle parvint à déchiffrer une date, en haut de la page : 5 août 1902. Un frisson d’excitation la parcourut. La lettre avait plus de cent ans !
La lampe à quelques centimètres du manuscrit, Emily se mit à lire :
« Cher capitaine John Macy,
Durant ces trois semaines où vous m’avez accueilli chez vous, après m’avoir sauvé des griffes d’une mer déchaînée, j’ai appris à vous considérer comme un ami loyal et sincère.
C’est pour cela que je vais vous révéler ici un secret d’une grande importance. Avant tout, je dois vous avouer que je ne vous ai pas tout dit à propos de cette nuit terrible, où L’Impératrice a sombré dans la baie de Castle Key.
Ce soir-là, je suis parvenu à grimper dans un canot de sauvetage avec mon second, Tommy Spring, et une certaine marchandise de valeur. Pris au cœur de la tempête, nous dérivâmes vers les abords rocheux d’un îlot désert. Incapable de prévoir le sort qui nous était réservé, nous avons caché… »
– Caché quoi ? s’écria Jack d’un air désespéré. Il ne peut pas s’arrêter en plein milieu d’une phrase. C’est trop cruel !
Les yeux marron d’Emily se mirent à briller.
– Je parie que c’était de la marchandise volée ! Du whisky ou des armes…
Scott et Jack se regardèrent en riant. Emily voyait des contrebandiers partout ! Si la lettre avait été une liste de courses, elle serait probablement partie en quête d’un trafic de boîtes de conserve. Mais cette fois-ci, leur amie pouvait bien avoir raison…
2
– Il doit y avoir une autre page quelque part, déclara Scott.
Mais c’est à peine si les autres l’écoutaient ! Jack, Emily et Drift s’étaient déjà précipités dans la cachette. Soudain, le chien poussa un gémissement de douleur. Jack venait de lui marcher sur la patte.
– Oups, désolé, mon vieux, dit-il.
– Pousse-toi, je ne vois rien ! grogna Emily.
Scott éclata de rire.
– Vous essayez de battre le record du plus grand nombre de personnes dans un petit espace ?
Jack se hissa hors du trou, laissant à Emily tout le loisir d’éclairer les parois. À première vue, aucune cavité n’avait été taillée dans la roche. Mais cela n’arrêta pas Drift pour autant. Son odorat aiguisé avait repéré quelque chose de très intéressant dans un coin de la cachette…
– Jack, donne-moi ton couteau de poche, dit Emily.
Elle inséra la lame dans une fissure de la taille d’un cheveu, et la remua légèrement. Quelque chose céda. Elle enfonça le couteau plus profondément et un morceau de mur entier se détacha progressivement, dévoilant une petite alcôve.
Emily plongea la main à l’intérieur, le cœur battant. Ses doigts rencontrèrent un objet lisse et rectangulaire.
– Je crois que c’est un livre, annonça-t-elle.
Elle s’extirpa à son tour de la cachette et prit Drift dans ses bras.
– Tu es un vrai génie à quatre pattes !
Scott examina l’ouvrage. Il était aussi grand qu’un manuel scolaire et recouvert d’une couverture en cuir marron. « Probablement une bible ou un dictionnaire », songea-t-il, un peu déçu. Il aurait préféré trouver la suite de la lettre… Emily tourna la première page et ils découvrirent des lignes et des lignes d’écriture en pattes de mouche.
– C’est un journal, déclara-t-elle, le souffle court.
En haut à droite, on pouvait lire : « Appartient à John Nathaniel Macy, 1902 ».
– C’est le type à qui la lettre est adressée ! s’exclama Jack.
Un long silence suivit. Les trois amis se regardaient, encore étourdis par leur découverte.
Qui était John Macy ? D’où venait la mystérieuse lettre ? Quelle était cette « marchandise de valeur » cachée sur l’île ? Ce journal leur apporterait peut-être les réponses…
Ils remontèrent à toute vitesse de la cave et s’installèrent dans la véranda pour avoir plus de lumière. La pièce était située juste à côté du salon et servait de salle à manger. Ainsi, les clients pouvaient profiter d’une vue panoramique sur la mer tout en prenant leur petit déjeuner. Du moins, quand les fenêtres n’étaient pas cisaillées par la pluie !
L’électricité n’était toujours pas revenue. Emily alla chercher une lampe à huile dans le placard et leva la mèche au maximum pour bien éclairer la pièce. Puis elle posa délicatement le journal au milieu de la table et s’apprêtait à l’ouvrir, quand Jack attrapa le cahier et le secoua sans ménagement.
– Qu’est-ce que tu fais ? protesta Emily.
Jack recommença la manœuvre. Cette fois, une feuille de papier se détacha du journal et atterrit lentement sur la table. Le garçon leva les bras en signe de victoire.
– Je te parie que c’est la suite de la lettre, dit-il.
Emily s’en empara aussitôt. Jack avait raison, l’écriture était exactement la même. Elle mit les feuilles côte à côte et lut la fin de la première page :
– « Nous avons caché… »
Puis le début de la seconde :
– « … la cargaison. »
Jack frappa son poing contre la table.
– La cargaison, c’est tout ? Nous voilà bien avancés !
– Attends, laisse-moi lire la suite, protesta Emily. « La cargaison qui entra en ma possession dans la région du Transvaal. »
Elle réfléchit un instant.
– La région du Transvaal ? Vous savez où c’est ?
– C’est là où habite le comte Dracula, répondit Jack. Vous croyez que ce type est un vampire ? La lettre est peut-être écrite avec du sang !
– Tu confonds avec la Transylvanie, idiot ! dit Scott, levant les yeux au ciel.
Emily courut jusqu’au salon.
– Est-ce que quelqu’un sait où se trouve la région du Transvaal ? demanda-t-elle aux clients.
– Oh, j’adore les devinettes ! s’exclama la mère des jumeaux. Ne me dites rien ! Voyons, le Transvaal… Je suis pratiquement sûre que c’est en Afrique du Sud.
Un énorme fracas l’interrompit.
– Lequel de vous a fait tomber le jeu ? demanda-t-elle.
– C’est lui, répondirent les jumeaux en chœur.
Emily se retourna vers ses amis avec un grand sourire.
– Ça vous rappelle quelqu’un ?
Les deux frères secouèrent la tête d’un air innocent. La jeune fille éclata de rire et poursuivit la lecture de la seconde page :
« Nous retournâmes ensuite au canot et prîmes la mer, promettant de revenir plus tard chercher notre bien. Mais la tempête faisait rage et notre petite embarcation finit par s’échouer contre les rochers. Tommy passa par-dessus bord, que Dieu ait son âme, et je fus sauvé par votre bonne âme, et ramené au phare. Plus tard, j’eus vent que des hommes étaient arrivés au village et posaient des questions sur moi. Ils m’avaient suivi depuis l’Afrique, à la recherche de la cargaison qu’ils m’accusaient d’avoir volée. Mais qui peut reprocher à un soldat de vouloir profiter des richesses d’une guerre à laquelle il a participé ? Quoi qu’il en soit, je me vois désormais contraint de me cacher jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs recherches.
Certain que vous ne me trahirez pas, je vous confie cette carte, au cas où il m’arriverait malheur. Si je ne reviens pas d’ici trois mois, vous êtes libre de vous en servir à votre guise. N’en parlez à personne, car elle révèle l’emplacement de l’or perdu du Transvaal.
Votre ami dévoué,
William Maddox. »
– L’or perdu du Transvaal ? murmura Scott.
– Ça devient intéressant ! s’exclama Jack.
– Il doit y avoir une carte, ajouta Emily, le cœur battant.
Elle tourna frénétiquement les pages craquelées du journal jusqu’à ce qu’enfin elle la trouve : une épaisse feuille de parchemin dissimulée dans la couverture. Elle l’étala sur la table.
L’encre était pratiquement effacée, mais on pouvait distinguer les contours d’une île et un nom écrit en haut de la carte : île du Vent.
– Je sais où elle est ! s’écria Emily. On peut même la voir d’ici.
Elle courut à la fenêtre et regarda vers l’ouest, au-delà de la baie. Des éclairs striaient le ciel et une mouette se débattait contre les bourrasques.
– Enfin… D’habitude on peut la voir, soupira-t-elle.
– Qui a faim ? demanda une voix.
Mme Wild venait de pénétrer dans la pièce, vêtue d’une longue blouse de peintre. Ses cheveux ébouriffés étaient retenus avec un crayon. Elle portait un grand plateau sur lequel étaient posées une assiette de tartines beurrées et trois tasses de chocolat chaud fait maison.
Jack mordit avidement dans un toast et poussa un long soupir de satisfaction. Cette journée ne pouvait pas être meilleure ! Entre la mer déchaînée et la vieille carte au trésor, il avait l’impression d’être un pirate. Même si les pirates ne buvaient pas de chocolat chaud… Il ne manquait plus qu’une vieille chanson de flibustiers pour achever le tableau : « Yo ho sur l’heure, hissons nos couleurs ! »
– Qu’est-ce que tu dis ? demanda Scott.
– Heu… rien. Je toussais ! marmonna Jack.
– J’ai cru entendre « Yo ho sur l’heure », dit Scott d’un air taquin. J’ai dû rêver…