Coeurs en Mode On
123 pages
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Coeurs en Mode On , livre ebook

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Description

Le coeur de Christopher n'est pas mort. Il est seulement en Mode Off et il est temps de le rallumer ! Pourtant, la vie semble depuis toujours lui prouver le contraire. Le jeune homme tente de combattre seul ses traumatismes et ses craintes du futur. En vain. Jusqu'à ce que Neyla, une soeur dont il ne partage pas le sang, surgisse de son passé et l'entraîne dans une course contre la montre de vingt-quatre-heure pour vaincre sa dépression. Seule condition : avoir le Coeur en Mode On.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 novembre 2022
Nombre de lectures 19
EAN13 9782957686377
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

C œurs en  
M ode O n  
 
H ajar A manzou
 
 
 
 
 
 
Suivi éditorial : Morgane Crozas Lauterbach
Correction : Johan Dillar
Illustration couverture : LK.Imany
Graphisme couverture & maquette : Sacha Drawzas
 
© 2021 Relicha
22 rue Olof Palme, Le Grand-Quevilly
ISBN : 978-2-9576863-7-7
Dépôt légal : août 2021
 
Loi n° 49.956 du 6 juillet 1949
sur les publications destinées à la jeunesse
 
 
C œurs en
M ode O n
 
H ajar A manzou
 
 
Terre à Terre
R elicha  
En hommage à Aymerick.
À Mamy, ton petit cœur de rose a réalisé son rêve.
AVERTISSEMENT DE CONTENUS
 
 
 
 
C ertains sujets sont abordés tout au long du roman, nous savons qu’ils peuvent être délicats pour certain•es lecteur•ices. C’est pourquoi l’autrice et Relicha ont fait au mieux pour en lister les plus flagrants, bien qu’il soit évident que chacun•e a sa propre sensibilité et que tous•tes ne réagissent pas de la même façon à une situation ou à l’évocation d’un sujet ou un autre.
Le roman traite de manière générale de dépression et de deuil
 
Fragment 2 : enterrement + évocation incendie
Chapitre 9 : évocation accident de voiture + évocation maladie neurodégénérative
Fragment 10 : évocation accident de voiture + évocation maladie neurodégénérative
Fragment 11 : mort + évocation accident de voiture + maladie neurodégénérative
Chapitre 15 : maladie neurodégénérative
Chapitre 20 : évocation harcèlement + évocation alcoolisme
FRAGMENT 1
 
 
 
 
 
 
 
18 novembre 2020
J ambes flageolantes, j’erre dans Paris. Les allées familières se succèdent, distordues par mon regard injecté de sang, et une odeur de cigarette me donne la nausée. Sous mes pieds, le bitume remplace les pavés. Je suis arrivé. Mon cerveau brumeux m’a amené à la supérette où j’ai travaillé durant deux années.
Et de laquelle j’ai été renvoyé la semaine dernière.
Cela devait finir par a dvenir . Un employé ne venant qu’un jour sur deux et toujours en retard ne peut être surpris par un licenciement. Ce qui m’étonne le plus, c’ était l’air coupable de mon patron quand il me l’avait annoncé. Je lui a vais assuré que ce n’était pas grave et que, désormais, j’aurais l’occasion de me vouer à la photographie. Pourtant, sa moue peinée n’avait pas quitté son visage.  
Me réveillant au chômage et désœuvré, j’ai pris mon appareil et suis sorti en quête d’une sensation digne d’être capturée. Mais rien. Tout est gris et figé. Comme mort. Aucune émotion ne se trouve au détour de ces rues maussades et sans histoire. Même les passants en sont dépourvus, tels des personnages de cire hors de leurs décors.  
Fadeur et faux-semblant. Voilà ce dont regorge la capitale. Et moi, je ne vaux pas mieux. Je suis un trompe-l’œil. Une façade délabrée. M’immortaliser est inutile car je ne dégage rien. Je n’ai pas plus d’aura qu’eux.  
Nos cœurs sont éteints comme des ampoules grillées.
Le monde, lui, continue à tourner, indifférent au drame. Nous ne sommes plus que des automates programmés pour produire et consommer, ignorant ce qu’est être heureux. Je me demande sans cesse où sont les rescapés, les âmes passionnées, ceux qui vivent pour de vrai…
Mes pas incertains se poursuiv ent jusqu’au parc où je prenais m es pauses et je me laisse tomber sur mon banc habituel. Un grésillement parasite m es pensées et recouvre les bruits extérieurs. Ma tête est lourde, chargée de lassitude.  
Je pourrais hurler, personne ne m’accorderait un regard. Je pourrais mourir, ici et maintenant, personne ne le saurait. Ces imbéciles ne comprennent rien  ! Ni le réveil strident me déchirant les tympans, ni les flashs obscurs s’agitant sous m es yeux .  
Une odeur du passé remplace celle du tabac. Un parfum fruité, flottant de manière presque imperceptible dans l’air. Mes sens s’ emballent , cherchant d’autres indices. Mes yeux sondent la foule à la recherche d’une crinière rousse, mais se posent sur une cascade brune qui se fraye un chemin parmi les taches noires.  
Mon estomac voltige dans ma cage thoracique. La silhouette incandescente s’arrête face à moi. C’est elle. Ça ne peut être qu ’ elle.  
Neyla est là.
Je suis sauvé  ! Elle va me tirer des abysses, me ramener à la lumière, ranimer mon être consumé. Je tends la main pour toucher sa peau illuminée , mais mes doigts caressent le vide. Elle est trop rapide pour mes membres engourdis et je me contente de sa senteur délicate.  
J’essaye de prononcer son prénom, mais mes lèvres restent closes. Épuisé, je lutte pour me maintenir éveillé. Neyla doit me dire quelque chose. Elle doit me sortir de là. J’ai besoin d’elle. J’ai toujours eu besoin d’elle.  
— Si tu portes des lunettes de soleil, c’est car la réalité brute t’agresse. Si tu fixes l’horizon, c’est car tu as constamment envie de fuir. Si tu souris tristement, c’est que, pour toi, la beauté est teintée de mélancolie . Non, Christopher, ton cœur n’est pas mort. Il est en Mode Off et il est temps de le rallumer  !  
Enfin.
Je peux lâcher prise.
Fermer les yeux.
 
 
CHAPITRE 1
 
 
 
 
 
 
 
Une semaine plus tard
L a voix de Neyla hante mon esprit et me provoque une migraine accentuée par mes efforts pour me remémorer la suite des événements. Pourtant, impossible de remédier au faux raccord qui pourrait me laisser croire que je me suis téléporté dans mon lit immédiatement après.  
Je me masse les tempes et accélère le pas pour quitter au plus vite le parc où j’espérais trouver des réponses. En vain. Ma visite nocturne ne m’aura apporté qu’une suée froide et un dilemme : résister ou céder.
Suis-je prêt à modifier ma manière de vivre  ? De survivre, devrais-je dire… Certes, à vingt ans, je ne suis pas l’homme que j’ai rêvé d’être, enfant, mais qui l’est  ? Au moins, je ne souffre pas comme avant. L’absence d’émotion est plus facile à gérer qu’un surplus. Alors, mieux vaut un cœur en Mode Off qu’un cœur broyé.  
Pour échapper à mes démons, je me suis enfermé dans une léthargie sentimentale et ai cultivé une amnésie que je consens . Toute question dont la réponse n’est ni oui ni non a été bannie. Toute personne faisant battre mon cœur au martyre a été oubliée.  
Ainsi, je résiste.
Déterminé à ne plus revenir sur ma décision, je m’enfonce dans les souterrains parisiens et son habituelle cohue. Aujourd’hui, la foule et l’agitation ne m’atteignent plus. Grâce au Mode Off, finies les crises d’angoisse. Alors, je marche la tête haute, bouscule un groupe d’adolescents, monte dans une rame déserte et ignore les sièges à la propreté douteuse.  
Le silence est complet. Un frisson me parcourt et je soupire, impatient de mettre fin à cette journée, et par la même occasion aux questions qui me tourmentent.
Tout cela à cause de Neyla. Elle, seule, me fait hésiter. Je ne l’avais pas vue depuis deux ans… Désormais, l’envie de la re trouver me tiraille. Mais, je dois me raisonner. Elle appartient au passé et elle ne veut sûrement pas de moi dans sa vie. Et, même si c’était le cas, je ne la mériterais pas. J’ai causé bien trop de mal pour quémander son aide.  
Le métro freine, puis s’arrête. Les portes s’ouvrent . J e les fixe quelques secondes avant de les franchir. Claquement des semelles jusqu’aux portiques. Raclement du pass Navigo. Bip et grincement métallique. La nuit noire, une bourrasque et un sans - abri me reçoivent. Ce dernier tend la main vers moi et marmonne quelques mots d’une voix implorante. Je le repousse négligemment et continue mon chemin.  
Je dépasse la boulangerie, vire au coin d’une rue mal éclairée , mais soudainement la réalité me frappe. Alors, j e fais volte-face et accélère ma foulée à mesure que mon angoisse augmente jusqu’à courir, tel un désespéré sur le trottoir humide.  
Arrivé à mon point de départ, je tourne la tête de gauche à droite, cherchant l ’homme avec l’énergie d’une mère ayant perdu son enfant. Mes yeux, s’accoutumant à la pénombre, finissent par le repérer dans un renfoncement obscur. Je calme ma respiration, essuie d’un revers de la main la sueur perlant sur mon front , puis m’approche de lui d’un pas mesuré.  
— Excusez-moi M onsieur…  
Il ne m’entend pas. Alors, je réitère mon appel avec plus de force et il se tourne vers moi, l’air surpris.
— C’est à moi que vous par lez M’sieur  ?  
— Euh oui, balbutié-je avant de sortir de ma poche un billet de dix euros. Tenez, s’il vous plaît. Je suis désolé de vous avoir bousculé. Et je… Je vous souhaite d’être heureux.
Les joues en feu, je fais demi-tour sans attendre de réponse. A rriv é au bout de la rue , j’ose enfin me retourner et voi s l’homme me saluer d’un geste énergique du bras. Il doit me prendre pour un bon samaritain sans se douter que je ne suis, en réalité, qu’un égoïste sans cœur. Non, non, pas en Mode Off . J’ai bien dit sans cœur  ! Et je mesure mes mots.  
Le Christopher d’avant n’aurait jamais été aussi condescendant envers le mendiant. Il aurait été touché, aurait compati , aurait donné une pièce et un sourire. Mais, aujourd’hui, je ne ressens plus d ’empathie .  
À travers le Mode Off, j’ai trouvé une manière de ne plus souffrir. Mais, ce sont nos chagrins qui nous rendent humains. Ceux que je crains tant et qui m’ont rongé jusqu’à la moelle. Ceux de mes cauchemars et ceux que Neyla connaît si bien. Ceux qu’elle ignore et ceux que je ne m’avoue pas à moi-même.
Dois-je renier mon humanité pour eux  ?  
Mais dois-je souffrir pour être humain  ?  
Et si, pendant une journée, rien qu’une seule, je rallumais mon cœur  ? Et si, je m’accordais une entorse de vingt-quatre heures pour peser le pour et le contre. Pour retrouver Neyla.  
Perdu, je ferme les yeux. Le discours du parc tourne en boucle dans mon esprit. Mes maux de tête s’accentuent. Alors, je cède.
Je regarde l’heure. Dans quelques instants, il sera minuit. La tour Eiffel éclairera Paris et ses alentours. Dans quelques instants, nous serons demain  : le 15 mars 2020.  
Demain sera le jour où je rallumerai mon cœur.
 
 
FRAGMENT 2
 
 
 
 
 
 
 
8  Août 2010  

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