Cet hiver-là
38 pages
Français

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Description

Cet hiver-là n’est pas un hiver comme les autres pour Marie et sa petite sœur, Violaine. Leur mère est hospitalisée pour une dépression nerveuse. Tout en faisant le maximum pour que cette absence ne soit pas trop dure pour Violaine, Marie va découvrir qu’il y a un secret dans sa famille. Un secret qui pourrait l’aider à comprendre pourquoi sa mère est tombée malade...



« ... Maman m’a prise dans ses bras et ça m’a fait du bien, mais j’ai eu l’impression qu’elle ne me serrait pas comme d’habitude ; et ce qui est sûr, c’est qu’elle ne m’a pas tapoté la tête comme elle le fait quand elle veut me rassurer. J’ai demandé :



— Tu devais être drôlement fatiguée, pour dormir comme ça, non ?



Maman a hoché la tête :



— Je n’avais pas dormi de la nuit. C’était terrible, j'étais épuisée.



— Maintenant ça va mieux ? j’ai demandé.



— Bien sûr, ma chérie, a dit maman... »


Un très beau roman réaliste portant sur une maladie encore trop souvent considérée comme honteuse, à laquelle de nombreux enfants peuvent être confrontés.


Un récit plein d'espoir.


Béatrice Hammer a publié une quinzaine de romans, qui lui ont valu régulièrement des prix littéraires. Si l'essentiel de son oeuvre est destinée aux adultes, elle a écrit plusieurs romans pour la jeunesse, en particulier : Le Fils de l'Océan, Superchouchoute et Miss Catastrophe.


Les éditions d'Avallon ont republié l'intégralité de ses romans : Kivousavé (prix Goya), Cannibale Blues (Attention talent des libraires de la Fnac), Soleil glacé, Lou et Lilas, Green.com, Les violons de Léna, Ce que je sais d'elle, Une Baignoire de sang (polar) et La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires (inédit). Plusieurs de ses nouvelles sont disponibles en format numérique aux éditions de la Combe (Camille, Toug, Blanche, Abélie, Matthias, Princesse et Salvadora).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 mars 2022
Nombre de lectures 5
EAN13 9782384390212
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

COLLECTION
« DU SOLEIL AU FOND DE LA COMBE »
 
 
 
 
 
Une première version de cet ouvrage
a été publiée par les éditions Oskar Jeunesse en 2008.
Cette nouvelle édition a été entièrement
revue et corrigée par l’auteur.
 
Éditeur : Les éditions de la Combe
342 rue du boulidou
34980 Saint-Clément-de-Rivière
 
 
Distribution numérique : Immatériel
 
 
Illustration de couverture : Emmanuelle Sage
Couverture : les éditions de la Combe
Composition du livre : Les éditions de la Combe
 
ISBN numérique : 9782384390212
 
2e édition
 
Dépôt légal : mars 2022
 
© 2022 Les éditions de la Combe
Cet hiver-là

 
 
 
 
 
Du même auteur
en version numérique
 
 
Romans jeunesse
 
 
Le fils de l’océan , éditions de la Combe, 2022
Superchouchoute éditions Alice Jeunesse, 2009
Miss Catastrophe , éditions Alice Jeunesse, 2010 (prix Papyrus)
 
 
Romans
 
La petite chèvre qui rêvait de prix littéraires , les éditions d’Avallon, 2022
Kivousavé , les éditions d’Avallon 2021, réédition Critérion, 1995 et Rouergue, 2008 (Prix Goya du premier roman, prix du Festival du premier roman de Chambéry, prix du premier roman de l’Université d’Artois, prix Tatoulu)
Ce que je sais d’elle , les éditions d’Avallon 2021, réédition Arléa, 2006
Green.com , les éditions d’Avallon 2021, réédition A Contrario, 2004
Les violons de Léna , les éditions d’Avallon, 2021, réédition Pocket, 2006
Lou et Lilas , les éditions d’Avallon, 2021, réédition Pétrelle, 2000
Cannibale Blues , les éditions d’Avallon 2020, réédition Pétrelle, 1999
Une baignoire de sang , polar, éditions Alter Real 2020
 
 
Nouvelles
 
Camille , nouvelle (prix des Inédits RFI – ACCT), les éditions de la Combe, 2021
Toug , nouvelle, les éditions de la Combe 2021
Matthias , nouvelle, les éditions de la Combe 2021
Blanche , nouvelle, les éditions de la Combe 2021
Abélie , novella, les éditions de la Combe, 2021
Salvadora , nouvelle, les éditions de la Combe 2021
Princesse , nouvelle, les éditions de la Combe 2021
 
 
plus d’informations sur l’auteur ici : https://linktr.ee/Beatrice_Hammer

Béatrice HAMMER
 
 
 
 
 
 
 
 
CET HIVER-LÀ
 
 
R O M A N J E U N E S S E
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour Elisabeth,
Héloïse,
Marie-Hélène
et Thaïs
 
 
 
 
 
Les yeux vides
 
 
 
 
Il est sept heures. Mon réveil sonne. Je sais qu’il faut que je me lève mais je n’en ai pas du tout envie. En fait, je n’ai pas envie de grand-chose en ce moment. Il faut dire que c’est l’hiver. Mais ce n’est pas la seule raison. D’habitude, en hiver, j’ai envie de me lever : j’aime bien prendre mon petit déjeuner dans la cuisine où il fait encore nuit, sentir l’odeur du chocolat chaud dans le couloir quand j’ai le bout du nez un peu frais, j’adore faire fondre mes biscottes beurrées dans mon bol, enfiler mes chaussures, mon gros manteau, et puis partir dans la nuit froide comme si j’étais une aventurière.
Mais pas n’importe quelle aventurière. Une aventurière bien préparée. Une aventurière à qui quelqu’un a passé une grosse écharpe autour du cou en lui disant :
— Sois prudente, ma chérie, ne te découvre pas, et écoute bien tout ce que dit la maîtresse !
Ça, c’est ce qui se passait avant.
Maintenant, quand je me lève, il n’y a pas d’odeur de chocolat chaud qui vient de la cuisine, mes tartines ne sont pas beurrées, je dois aller moi-même chercher mon manteau et mes chaussures, et si je ne noue pas ma grosse écharpe autour du cou, personne n’est là pour me rappeler qu’une vraie aventurière ne doit pas se découvrir.
 
Au début, je ne m’étais pas trop inquiétée. C’étaient des petits signes sans importance, maman oubliait des choses, plus souvent que d’habitude : elle ne signait pas le chèque pour la cantine, elle ne passait pas chercher mes chaussures chez le cordonnier, elle oubliait de coudre mes ourlets, enfin rien de bien grave. J’étais ennuyée, mais je me disais que c’était normal, après tout maman a vraiment beaucoup de choses à faire, entre son travail, ma petite sœur Violaine et moi, c’était bien normal qu’elle en oublie.
Un jour, quand elle est venue me chercher à six heures, j’ai eu l’impression qu’elle faisait une drôle de tête.
— Ça ne va pas, maman ?
Elle ne m’a pas répondu, elle a fait comme si elle n’avait pas compris ma question, alors je l’ai répétée.
— Tout va bien, ma chérie, a-t-elle fini par répondre, mais en même temps, elle a levé la tête comme quand elle se retient de pleurer.
 
Quelques jours plus tard, comme je venais dans la cuisine pour mettre la table, je l’ai trouvée assise, la tête enfouie dans ses bras, comme si elle dormait. Je me suis raclé la gorge, elle a sursauté et quand elle a relevé la tête, j’ai eu l’impression que ses yeux étaient vides.
— Tu t’étais endormie ?
— Non, non, ma chérie, j’étais en train de réfléchir.
J’ai trouvé ça bizarre qu’elle réfléchisse la tête enfouie dans les bras, moi quand je réfléchis, j’ai plutôt les yeux ouverts, et puis j’aime bien marcher, ça fait avancer les idées. Mais je n’ai rien osé dire : c’est personnel, la façon dont on réfléchit.
Le soir, j’ai essayé d’en parler avec papa :
— Tu ne trouves pas que maman a l’air un peu bizarre, en ce moment ?
— Bizarre ? Qu’est-ce que tu veux dire, Marie ?
— Je ne sais pas, on dirait qu’elle est ailleurs quand elle est là.
Papa a hésité, puis il m’a répondu que maman avait toujours été un peu dans les nuages, mais que ça n’avait rien d’inquiétant. J’ai pensé qu’après tout, il devait savoir ça mieux que moi, depuis le temps qu’il la connaît ; je n’ai pas insisté.
C’est le lundi suivant que ça a commencé à ne plus aller du tout.
Je me suis réveillée avec l’impression que quelque chose n’était pas normal. Et, en effet, mon réveil indiquait presque huit heures, alors qu’on était un jour d’école.
Je me suis dit qu’il s’était détraqué, et je suis allée voir l’heure dans la cuisine. Mais, dans la cuisine aussi, il était presque huit heures.
Papa était parti depuis longtemps, il travaille en banlieue, très loin, on ne le voit jamais le matin, il part très tôt pour ne pas être pris dans les embouteillages. Maman dormait toujours. Violaine ronflait. Nous avions classe à 8 h 30.
J’ai couru réveiller maman.
Elle a ouvert les yeux, son regard était vide, comme si elle venait de très loin, elle a ouvert la bouche, puis elle l’a refermée. Elle ne s’est même pas assise dans son lit.
— Maman, il est huit heures !
Elle a tourné la tête vers son réveil :
— Tu as raison.
Sa voix était toute plate, comme si elle n’était pas vraiment là.
Il y a eu un long silence, puis elle a ajouté :
— Il faudrait te lever.
J’attendais qu’elle fasse quelque chose, qu’elle se réveille, mais elle a refermé les yeux, comme si j’étais partie.
J’ai senti la peur qui montait. J’ai attrapé son bras et je l’ai secoué, en répétant comme une idiote :
— Maman, Maman ! Il est huit heures ! Maman !!!
Elle a rouvert les yeux, son bras était tout mou, et elle s’est dégagée. On aurait dit qu’elle avait mal.
— Laisse-moi tranquille, Marie, je t’en supplie. Je n’en peux plus. Je n’en peux plus. Je n’en peux plus.
Quand je suis sortie de la chambre, elle répétait encore qu’elle n’en pouvait plus.
 
 
 
 
 
 
 
J’ai peur
 
 
 
 
Je ne savais pas quoi faire, je me sentais très mal. En plus il y avait un contrôle de maths prévu ce matin-là, et je savais bien que la maîtresse trouverait ça très louche que ce soit juste le jour que je choisis pour arriver en retard.
Violaine s’était réveillée, elle jouait avec sa poupée au lieu de s’habiller. Mon réveil indiquait 8 h 12. J’ai paniqué.
— Habille-toi vite, dépêche-toi ! j’ai dit en hurlant presque.
Violaine n’a pas l’habitude que je lui parle comme ça, elle m’a obéi tout de suite, en demandant quand même d’une toute petite voix pourquoi maman...

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