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On ne part pas de la colonie, ses frontières sont des barreaux, ses demeures, des cellules, et ses habitants, des prisonniers. Alors quand la promesse d'un vaisseau prêt au départ vibre aux oreilles des incarcérés, pas étonnant qu'elle remue les cœurs. Parmi les fuyards, un adolescent a pris la poudre d'escampette, abandonnant sa mère éplorée, et c'est Gabriel Ortiz, le plus mauvais modérateur de la cité, qui est chargé de récupérer le gamin. Cet incompétent notoire sera-t-il capable de tirer son enquête de l'impasse ? Rien de moins sûr, car Kitej ne possède aucun détour, mais uniquement des voies sans issue.

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Date de parution

10 février 2021

Nombre de lectures

0

EAN13

9782361837167

Langue

Français

Toute entrée est définitive
(Colonie Kitej)
Vincent Mondiot
un livre du label Les Saisons de l'étrange
© 2020 Les Moutons électriques
Couverture par Melchior Ascaride


L’étrange histoire
On ne part pas de la colonie, ses frontières sont des barreaux, ses demeures, des cellules, et ses habitants, des prisonniers. Alors quand la promesse d’un vaisseau prêt au départ vibre aux oreilles des incarcérés, pas étonnant qu’elle remue les cœurs. Parmi les fuyards, un adolescent a pris la poudre d’escampette, abandonnant sa mère éplorée, et c’est Gabriel Ortiz, le plus mauvais modérateur de la cité, qui est chargé de récupérer le gamin. Cet incompétent notoire sera-t-il capable de tirer son enquête de l’impasse ? Rien de moins sûr, car Kitej ne possède aucun détour, seulement des voies sans issue.tx


Ils en parlent
Sur Kitej, on ne sort pas en boîte, on y reste à jamais.Le Maître de l’étrange
Cette histoire manque de coquillages.
(Sylvain Étalon, prisonnier sorti de la glace)
On a bien mis Paris en bouteille, alors...
(Robert, philosophe du PMU d’à côté.)
Donnez moi 24h, et je m’évade.
(Un borgne qui veut parfois qu’on l’appelle par son prénom, d’autre fois par son nom. Faudrait quil se décide.)


...
À Matthieu Leveder,
Coupable par association depuis près de quinze ans


Chapitre 1
Étoiles invisibles
Magnez vos culs, espèces de crétins ! On va pas passer la nuit sur cette connerie !
— Ouais bah, si ça va pas assez vite, tu peux nous donner un coup de main, aussi, hein…
— Ta gueule, toi ! J’ordonne et vous exécutez.
— Et pourquoi ?
— Consigne de Madame Azul. T’as un souci avec ça, tête de con ?
— Je me demande ce qu’elle te trouve, à toujours vouloir que ce soit toi qui diriges les opérations… T’as rien de plus que nous, et - »
Lassé de cette inepte conversation, Macbeth décida d’y mettre fin en rappelant à Aliva et Dessire ce qu’il avait de plus qu’eux, justement : des bras de cinquante centimètres de circonférence.
Trois bras de cinquante centimètres de circonférence.
Due à quelques années passées dans les zones franches et aux radiations associées à celles-ci, cette anatomie hors-norme était bien suffisante, à son avis, pour justifier son rôle d’officier en chef. Malheureusement pour lui, et accessoirement pour eux, ses sous-fifres avaient un notable déficit intellectuel, et Macbeth imaginait que les remettre à leur place de temps en temps faisait partie de ses attributions… En quelques coups savamment dosés, Aliva et Dessire se retrouvèrent donc étalés sur le bitume humide des docks. Il y eut encore quelques gémissements de douleur et autres grommellements insultants, mais plus aucune protestation quant à la répartition des tâches imposée par Madame Azul.
Satisfait, Macbeth adossa son énorme carcasse à un bâtiment délabré et tenta d’allumer une cigarette. Avec ses gants, il dut s’y reprendre à cinq fois pour mener l’opération à bien. Les régulateurs thermiques de la colonie déconnaient de nouveau et, depuis une bonne semaine, les températures tombaient à moins dix, la nuit… Macbeth souffla autant de vapeur que de fumée tandis que, face à lui, les deux débiles ouvraient le hayon du camion. Sur le flanc blanc de celui-ci, la mention «  Boucherie Del Cielo – Viande de synthèse  ».
Et à l’intérieur du véhicule, effectivement, de la viande, mais qui n’avait pas grand-chose de synthétique : une demi-douzaine de cadavres lestés de pierres.
L’intégralité du gang Nola.
Ces crétins avaient tenté de ravir à Madame Azul le marché de la drogue au niveau 2 de la colonie. Une ambition honorable, des résultats pour le moins discutables. Mais, bon an mal an, une opportunité publicitaire pour Madame Azul et ses hommes : il était toujours bon de rappeler à la concurrence qui dirigeait le terrain, dans cette ville de merde.
Macbeth souffla de nouveau sa fumée, cette fois vers le lointain. De l’autre côté du cube transparent qui protégeait la ville, des étoiles brillaient sûrement. Impossible d’être sûr : le cube sus-cité était de plus en plus dégueulasse et, même en plein jour, il ne laissait désormais plus filtrer qu’une luminosité sale, qui donnait l’impression de baigner en permanence dans une atmosphère chargée d’encre sépia.
Sur la droite du puissant mutant, un bruit humide brisa la nuit : Dessire et Aliva venaient de pousser le premier cadavre au fond du lac puant qui bordait le mur nord de Kitej. D’ici quelques heures, les algues corrosives qui pullulaient dans l’eau auraient rongé les corps… Macbeth refusa de réfléchir au fait que cette même eau finirait dans les robinets de tous les appartements de Kitej, le sien y compris.
« Ça me rend triste, soupira-t-il en tirant encore sur sa cigarette.
— Quoi ? s’étonna Dessire en haussant un sourcil. De faire disparaître des cadavres ?
— Bien sûr que non… Je te parle de cette ville. De même plus voir les étoiles. »
Ses mains refermées sur la tête du deuxième cadavre, Dessire s’accorda une pause pour lui aussi regarder le ciel, d’un œil dubitatif.
« Ça m’a jamais trop passionné, les étoiles… Je suis pas assez poète pour ça, je crois. »
Macbeth écrasa sa cigarette en grognant. Dessire était un idiot absolu. Aliva aussi, d’ailleurs, mais il avait au moins pour lui d’être muet. D’un geste impatient, ce dernier fit signe à Dessire de se remettre au boulot. Le jeune homme obtempéra après un autre regard vers la nuit.
« En plus, si, on en voit une, d’étoile », remarqua-t-il tout en soulevant le cadavre.
Macbeth plissa les yeux, essayant de mieux discerner le ciel par-delà les gigantesques buildings de la ville… Ouais. Il était bien obligé d’admettre que, pour une fois, Dessire avait raison : on pouvait effectivement voir une étoile, ce soir, malgré la crasse qui couvrait le cube de protection.
Une petite étoile blanche, particulièrement brillante.
Une étoile blanche qui n’était plus si petite, finalement.
Une étoile blanche qui était en train de se rapprocher d’eux à toute vitesse.
Une étoile blanche qui n’était pas du tout une étoile, en fait.
« Et merde… murmura Macbeth tout en attrapant l’arme à feu glissée à sa ceinture. Les gars ! cria-t-il. On a de la compagnie ! »
Ni Dessire ni Aliva n’eurent le temps de réagir. Avec un bruit assourdissant, la compagnie en question atterrit lourdement à quelques mètres d’eux, fissurant le bitume des docks.
Une silhouette fine, presque gracieuse malgré l’impressionnante armure de titane qui couvrait l’intégralité de son corps. À la place de son visage, un écran carré diffusait actuellement un personnage de dessin animé au regard courroucé. Fixé à l’épaule de l’armure, un spot lumineux surpuissant qui, outre faire ressembler son propriétaire à une étoile, aveuglait presque totalement Macbeth et ses hommes.
Dans le dos du nouvel arrivant, les réacteurs d’un jetpack s’éteignirent avec un bruit de souffle caniculaire, faisant disparaître les projections lumineuses qui, semblables à des ailes, donnaient son nom au visiteur nocturne.
Angel Zéro. Le plus célèbre modérateur de la ville.
Et, accessoirement, son plus gros casse-couille, également, de l’avis de Macbeth.
« Encore vous ? soupira d’une voix synthétique le justicier masqué.
— Ouais, répondit le mutant. Encore nous. Et encore toi. »
Il tira, essayant de viser la tête d’Angel Zéro malgré le spot qui l’aveuglait.
Sans surprise, il rata sa cible. Il avait toujours été nul, avec les flingues.
Angel Zéro leva son bras droit, ouvrit la main en grand, et déclencha le canon électrique fixé à son gant métallique. Macbeth roula sur le côté et laissa sans trop de scrupules Dessire se prendre la décharge à sa place. Tétanisé par la douleur, le jeune criminel tomba au sol, tandis que Macbeth se redressait déjà et poussait Aliva en direction d’Angel Zéro.
Une deuxième salve électrique rugit dans la nuit, faisant courir une chair de poule désagréable sur le crâne chauve de Macbeth. Le mutant sauta à l’intérieur du camion, mit le moteur en route, et le châssis du véhicule s’éleva à une cinquantaine de centimètres du sol, prêt à repartir dans les rues de Kitej pour semer cet enfoiré de modérateur.
Semblables à des météores de lumière bleue et crépitante, un troisième projectile électrique, puis un quatrième, frôlèrent les parois

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