La lecture à portée de main
60
pages
Français
Ebooks
2019
Écrit par
Anaïs Mony
Publié par
anais-mony
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Français
Ebook
2019
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Publié par
Date de parution
06 mai 2019
Nombre de lectures
2
EAN13
9791035495442
Langue
Français
Et si une lettre pouvait tout changer ?
Lorsque sa mère lui dévoile le dernier souhait de sa grand-mère, Lorelei ne s’attend pas à ça.Les secrets de Mémé la replongent dans un douloureux passé auquel se mêle un présent interrogatif. À force de chercher le bonheur, la trentenaire butée ne finira-t-elle pas par se perdre? Entre secrets et mensonges, arrivera-t-elle à pardonner? Parviendra-t-elle à discerner le réel de l’imaginaire? Et si finalement elle aussi avait des secrets?
Publié par
Date de parution
06 mai 2019
Nombre de lectures
2
EAN13
9791035495442
Langue
Français
Les secrets De Mémé
Prologue
1
2
3
4
5
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Épilogue
Remerciements
Titre paru
Titres à paraitre
Biographie
Contact
Les secrets De Mémé
Anaïs Mony
Tous droits réservés
© 2019, Anaïs Mony
Couverture © Instant Immortel Photographie
Image © Pixabay
Correctrice © Marie, la dompteuse de mots.
© Aki.
« Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayant cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle »
ISBN : 9 781 091 854 369
Dépôt légal : Mai 2019
Chaque seconde
KYO
« J’ai cherché l’erreur Au cœur des systèmes, Ce qui brille est un leurre Ce qui brille peut fondre au soleil
J’ai cherché l’erreur Qui trouble mon sommeil, J’ai cherché pendant des heures Pour voir que tout est à refaire,
Enfin tout est clair, je relève la tête
Je veux vivre chaque seconde Comme si demain était la fin du monde, Être libre pour de bon, À trop vouloir se lever, on tombe
Abandonner la fièvre, Ne plus regarder en arrière, Trouver l’essentiel Pour enfin oublier le reste
Je ne veux plus d’adresse, Je ne veux plus qu’en vain on se blesse, Je voudrais pouvoir éclore Et demain sourire encore
En fait, tout est clair, je relève la tête Je veux vivre chaque seconde Comme si demain était la fin du monde, Être libre pour de bon, À trop vouloir se lever, on tombe… »
À ma famille, à mes amis.
Grâce à vous, j’ai enfin trouvé le bonheur.
Prologue
La sonnette retentit, j’ouvre la porte sur ma mère. Celle-ci a ce sourire distrait, presque contrarié.
— Maman ? Je ne t’attendais pas aujourd’hui, dis-je étonnée.
— J’avais envie de me faire payer un café. Je ne te dérange pas au moins ?
— Non du tout, entre. Le petit est à la sieste.
Elle passe la porte, se dévêt, l’air soucieux. Son regard semble loin, un peu absent. Que lui arrive-t-il ? Elle s’installe sur le canapé en cuir noir, usé par le temps et les enfants. Sans un mot, je vais lui préparer son café. Une noisette de lait, deux sucres, c’est prêt. Je m’assois face à elle posant les tasses fumantes sur la table basse.
— Que se passe-t-il, mam', tu me parais bien étrange ?
— Non, ça va… Elle souffle un bon coup, puis reprends en retenant sa respiration.
— Je dois te parler de quelque chose, dit-elle hésitante.
Venant de ma mère, je m’attends au pire étant donné le contexte familial en ce moment. À mon tour, je soupire, puis je questionne.
— Dis-moi, qu’y a-t-il ? C’est encore entre papa et toi ? Mon frère a encore fait des siennes ?
— Non, du tout. Pour une fois Julien n’y est pour rien. Mais il s’agit de ta grand-mère. Mémé voulait que tu la lises l’année de tes trente ans.
Étonnée, je ne vois pas de quoi elle me parle.
— La lire ? Comment ça, la lire ? Explique-moi, parce que là je ne saisis pas.
— Disons que ta grand-mère avait ses secrets et tu en fais partie. Ne me demande pas pourquoi, je n’en sais pas plus. D’ailleurs, ses écrits, comme elle aimait les appeler, je ne les ai jamais vus. Je ne peux pas te dire ce dont il s’agit.
Elle semble réfléchir un instant puis reprend :
— Le jour de ta naissance, elle est venue me voir à la maternité. Elle était ravie que tu sois là. Elle était si fière alors que tu découvrais tout juste le monde. Et elle m’a demandé de te parler de ça, cette année, précisément celle de ta trentaine. Je pensais qu’elle aurait oublié, mais le jour où je suis allée la voir sur son lit de mort, elle m’a rappelé cette promesse faite des années auparavant. Je tiens à honorer la dernière promesse faite à ma mère.
Je déglutis difficilement. J’essaie de m’imprégner de l’histoire que ma mère me raconte. Néanmoins, quelque chose me fait douter de la véracité des faits. Mémé ne m’appréciait pas plus que ça. Elle a toujours préféré mes cousines plus jeunes que moi, alors pourquoi m’avoir écrit ? Je regarde ma mère, les larmes aux yeux. Ferait-elle son rôle de grand-mère, une fois là-haut ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait quand elle était encore de ce monde ? Je doute de tout cela. Que pourrait-elle bien m’avoir écrit ? Ma mère semble me cacher quelque chose, j’ai l’impression qu’elle ne me dit pas tout.
Cependant, la curiosité me pousse à questionner maman :
— Et où sont-ils ces fameux écrits ? demandè-je dubitative.
— Ils sont, je crois, dans sa malle au grenier de la maison.
— Tu ne pouvais pas me les ramener ? l'interrogè-je encore plus perplexe.
— Disons que je préfère que tu le fasses. Je n’ai pas le courage d’aller fouiner dans ses affaires.
D’après elle, cela te concerne toi et seulement toi.
— OK, je passerai dès que possible. Ça nous donnera l’occasion de nous voir tous les trois, dis-je en la fixant.
Elle me regarde, me scrute serait plus exact, mais aucun son ne sort de sa bouche. Définitivement, je comprends que ma famille est brisée.
1
En arrivant devant la maison sans forme de mes parents, j’inspire un grand coup pour me donner le courage nécessaire. À peine ai-je passé la porte que je monte rapidement au grenier. Je ferai des politesses plus tard. Trois jours que j’attends de savoir de quoi il en retourne. Perdue dans ce minuscule trou à rats, je cherche cette fameuse malle. Au milieu de la pièce, comme un trésor, la malle en bois sombre est là. Elle patiente, semble m’attendre.
L’impression d’entendre ma grand-mère murmurer à mon oreille, me fait me hâter. Je n’aime pas cette ambiance funeste, un peu glauque. Partir à la recherche d’une promesse sans savoir le débouché, sans en connaitre le but, m’angoisse. La boite est recouverte d’une épaisse couche de poussière. Je ne savais même pas que ma mère avait gardé ce genre de choses.
Pas de cadenas, je l’ouvre. Je fouille. Je ne vois que des vêtements à l’odeur de naphtaline. Mais pas d’écrits, pas même un bout de papier ou un Post-it. Je referme le couvercle lentement, déçue de ne rien avoir trouvé. Je m’agenouille devant celle-ci, expire bruyamment. Par mon souffle, subrepticement, se dévoile une étiquette épaisse sur le dessus de la boite. L’inscription « souvenirs » me fait rater un battement. Voilà, on y est. Ai-je vraiment envie de savoir ce que ma grand-mère pensait de moi ? Ai-je réellement le désir de le découvrir ?
J’arrache le scotch qui l’entoure, me saisis de la pochette plastifiée. À l’intérieur, se trouve une enveloppe format A4. Je ne l’ouvre pas, en tout cas, pas ici. Je veux être seule. Lorsque je redescends, ma mère m’observe.
— Alors ? me demande-t-elle curieuse.
— Alors, pas grand-chose. Je crois qu’elle a oublié de poster une lettre, dis-je en ricanant, tout en lui montrant l’enveloppe en papier kraft.
— N’importe quoi. Bon tu veux un café ? me propose mam’ en souriant.
— Évidemment, quelle question ? Papa n’est pas là ?
— Non, il est au même endroit que d’habitude, me répond-elle plus dépitée qu’agressive.
— Vous en êtes où ? continuè-je.
— On en est que le divorce va être prononcé et que la cohabitation devient compliquée, me rétorque ma mère.
Je sais que le bar du coin est devenu sa seconde maison, mais sachant que je venais, je pensais qu’il aurait fait l’effort d’être là. Encore une fois, je me suis trompée. L’alcoolisme de mon père aura eu raison de nous. Avec ma mère, nous discutons de tout et de rien, prenant soin d’éviter les nombreux sujets de discorde du moment. Un peu pressée, je lui fais une bise et la quitte.
J’arrive chez moi, enlève mon manteau sans prendre soin de l’accrocher. J’ôte mes chaussures, les laissant trainer dans l’entrée. Je pose l’objet de ma convoitise sur la table du salon. Toujours, les mêmes questions. Toujours les mêmes angoisses. Enfin, je la déchire.
Sous mes yeux, une cinquantaine de feuilles noircies par l’écriture délicate de mon ancêtre. Elles sont grisées par la poussière, jaunies par l’oubli des années. La présence d’une enveloppe plus petite portant une inscription, de la même graphie que celle des feuilles manuscrites m’interpelle.
Sur le dessus est inscrit « n’ouvre cette enveloppe qu’à la fin de ta lecture, ta mémé ».
Et si maman s’était trompée, si cette enveloppe ne m’était pas destinée ?
D’aussi loin que je me souvienne, je ne l’ai jamais vue un crayon à la main. Mémé et moi étions deux opposés, mais elle aimait passer du temps avec moi, me découvrir. Et du jour où ma première cousine a vu le jour, elle s’est éloignée de nous, nous délaissant complètement.
Pourquoi ce revirement ? Une question de plus à laquelle je ne peux répondre. Peut-être que dans ces pages, certaines de mes interrogations auront leurs réponses. Je m’assois, feuillette la liasse. En bas d’une page, je remarque un numéro, il correspond à un numéro de page. Elles sont classées. Comme un livre, je n’ai plus qu’à lire. Dès les premiers mots, ma conscience me crie de ne pas continuer, mon cœur me hurle le contraire pour que je sache. Mais que je sache quoi ? Les mains tremblantes, je repose le tas. Un café s’impose. Je prends mon temps, comme pour retarder le moment fatidique de la lecture qui m’attend. Une fois de nouveau attablée, je prends une grande inspiration puis expire. J’attaque, angoissée, ce manuscrit peu ordinaire.
2
La première page est une page de garde. « Les secrets de Mémé, écrit en 1956 ». Le texte débute ici. Étrange qu’elle ait commencé à écrire l’année de naissance de ma mère.
1982
Dès leur première rencontre, lorsqu’elle ramène sa voiture au garage, la jeune femme tombe immédiatement sous son charme. L’homme b