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Jeux de sang , livre ebook

249

pages

Français

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2023

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Métro, boulot, dodo. Voilà à quoi se résume ma vie. Enfin, c’est surtout boulot, boulot, et boulot. Normal, je suis enquêtrice et je bosse pour l’Ordre Surnaturel. Ça en jette, non ?Mon quotidien, c’est des crocs, du sang, des larmes, des griffes et autres joyeusetés. Ce n’est pas un problème, je n’ai pas peur de me salir les mains. Ça tombe bien, parce qu’avec l’affaire qu’on vient de me refourguer, je suis servie. Un meurtre, puis un autre, et encore un autre... Les corps s’entassent. OK, le sang, j’ai l’habitude, mais à ce point ? On dirait la signature d’un sérial killer, et pas un tendre.Comme si ça ne suffisait pas, on me colle un superviseur. À moi, qui ne bosse qu’en solo ! Un type arrogant, désagréable et qui se croit très futé. Bref, un emmerdeur. Mais un emmerdeur plutôt sympa à regarder.Ma mission : m’en sortir vivante. Et éviter de tuer mon superviseur.Un jeu d’enfant... Ou de sang.
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Publié par

Date de parution

07 juillet 2023

EAN13

9782378128739

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Prologue
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre.
La terre était informe et vide ; les ténèbres couvaient l’abîme, et l’Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.
Dieu dit : “ Que la lumière soit ! ” et la lumière fut.
Et Dieu vit que la lumière était bonne ; et Dieu sépara la lumière et les ténèbres.
Dieu appela la lumière Jour, et les ténèbres Nuit. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le premier jour.
Dieu dit : “ Qu’il y ait un firmament entre les eaux, et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux. ” Et Dieu fit le firmament, et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament. Et cela fut ainsi.
Dieu appela le firmament Ciel. Et il y eut un soir, et il y eut un matin ; ce fut le second jour.
Dieu dit : “ Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu, et que le sec paraisse. ” Et cela fut ainsi.
Dieu appela le sec Terre, et il appela Mer l’amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon. (…)  » 1
OK, pause !
J’ai un mal de crâne carabiné qui s’annonce, rien qu’avec cette esquisse de charabia… Je suis désolée, mais je ne vais pas aller jusqu’au bout. De toute façon, vous comme moi savons grosso modo ce que donne la suite, non ? Dieu dit encore plein d’autres choses très tarabiscotées qui finissent par se produire à leur tour, jusqu’à ce qu’on en arrive au septième jour où…
« Et Dieu eut achevé le septième jour son œuvre qu’il avait faite, et il se reposa le septième jour de toute son œuvre qu’il avait faite. »
Oh là là, par l’Éden, cette formulation… !
Bref ! Donc, ce jour-là, il est pépouze . Il a bien joué avec les plantes, l’eau, les animaux et les étoiles and co , alors il va faire la sieste. Après cette profusion de « que » et de « et » à tout bout de champ, Pépère se retranche sous sa couette, faite à partir des plumes d’un des canards qu’il vient de créer. Et c’est ainsi que « le monde fut », en deux-trois coups de cuillères à pot...
Vous les avez senties ? L’incrédulité et la raillerie sous-jacente que j’éprouve en ce moment même ? La totale dérision que je mets dans mes mots et dans mon ton de voix ? Non ? Si d’aventure, ce n’était effectivement pas le cas, laissez-moi être plus claire…
Vous êtes bien certains que c’est là, la bonne version de l’Histoire, avec un grand h ? De votre histoire ?
C’est un joli récit, hein ! Je ne dis pas le contraire. Sauf que, ce n’est que cela, un récit. Un conte. Une fabulation. Il porte même un nom plus savant, plus sérieux : c’est ce qu’on appelle une cosmogonie – celle abrahamique ici, en l’occurrence. Et des cosmogonies, il y en a des tas pour expliquer la création présumée du monde et de tous ses mystères et secrets. Toutes les religions et croyances en ont au moins une, d’ailleurs. Mais évidemment, elles se trompent toutes – ou presque. Elles partent du principe que quelqu’un ou quelque chose a engendré l’Univers par la volonté d’un esprit, d’un souffle, d’une parole, etc.
Tout cela est faux. Ça ne correspond pas à la réalité. Cependant, il demeure un énorme questionnement dans la tête de tout à chacun : d’où venons-nous ? Quel est donc cet énigmatique commencement ?
En un sens, je conçois que vous vous inventiez ce genre de contes : c’est une manière de vous rassurer, de trouver des réponses. Et à bien y réfléchir, c’est d’autant plus compréhensible lorsque vous connaissez notre existence, à moi et mes semblables…
Je vais vous confier un secret : nous non plus, nous ne savons pas vraiment quelle est notre origine commune – car oui, vous et nous sommes issus de la même lignée, du même prélude. Nous ne sommes pas capables, malgré notre ancienneté et nos connaissances, de dire qui de la théorie des cordes, de la cosmologie branaire, ou d’une combinaison des deux, voire de l’émergence d’un nouveau principe de mécanique quantique, a la solution… Nous savons juste que nous sommes, au même titre que vous. Que nous existons depuis la nuit des temps, celle dont vous ne pouvez pas vous souvenir.
Nous sommes le prélude de votre prélude, en un sens. Nous vous avons observés évoluer et changer, avant de nous mêler à votre population toujours plus grandissante. En nous rencontrant, vos sages – et vos moins sages surtout – ont vu en nous les annonciateurs d’un plus haut évanescent, d’un divin chimérique ; ils se sont persuadés de mensonges et se sont nourris de fadaises, avant de le faire avec le reste du monde, au travers de leurs écrits et de leurs images. Ils nous ont attribué des rôles et des pensées travestis, qui devaient coller aux croyances qui germaient déjà dans leur cœur, telle de l’herbe folle dont on peine à se débarrasser. Ils ont alimenté les légendes, gardé les éléments qui les arrangeaient – et arrangeaient aussi le plus grand nombre d’entre nous, je l’admets.
Ils nous ont appelés messagers tandis que nos « ennemis » se sont vus nommer fléaux. Nous sommes beaux et puissants, eux sont laids et vils. Nous sommes le yin, eux sont le yang. Le positif qui s’oppose au négatif ; le bien face au mal…
Tous les récits du système humain portent ces idées et les diffusent de génération en génération. Et, comme je le soulignais plus haut, il y a beaucoup de choses fausses, de points biaisés et détournés, mais il y en a aussi quelques-uns qui se rapprochent de la réalité. Ne dit-on pas, après tout, que le meilleur des mensonges se fonde sur une part de vérité ? Il faut qu’il soit crédible et qu’il se pare de ses plus beaux atours pour plaire.
Mais, de vous à moi, j’ai toujours préféré une vérité hideuse et abominable à un mensonge charmeur et attrayant. Mon côté maso, sans doute. Ce même aspect de ma personnalité qui va me coûter cher un jour prochain, qui va m’obliger à payer le prix le plus onéreux qui soit…
Le prix du sang. Le prix du cœur. Le prix de l’âme.
Mais nous n’en sommes pas encore là ! Ne sautons pas trop d’étapes importantes au risque de nous perdre. Commençons, eh bien, au commencement, voulez-vous ? Celui de tout ce qui tourmente, tout ce qui explose. Ce qui naît de la lumière et des ténèbres mêlées, ce qui est avant de disparaître.
Laissez-moi vous conter l’Histoire, avec un grand h.
Notre histoire.
Mon histoire…


1 Genèse 1, 1-10



Chapitre 1
Au-dessus des lois
— Je m’emmerde…
Seule, en train de déambuler dans les rues toulousaines, je n’hésite pas à dire tout haut ce que je pense et ressens. De toute manière, vu l’heure très tardive, je doute que qui que ce soit entende et soit dérangé par mes ronchonnements. C’est à peine si j’ai croisé une queue de chat s’enfuyant sous une voiture depuis le début de ma ronde.
Le pas souple et lent, je zieute de droite à gauche, de haut en bas, mais tout ce que je vois, ce ne sont que les ténèbres enroulées sur les bâtiments et les ombres, plus noires encore, qui se fondent dans les ruelles adjacentes. Pas une source de lumière, en dehors de celle, diffuse, de la lune au-dessus de ma tête. Pas un mouvement ni même un malheureux souffle d’air, bon sang ! Cette nuit est calme, trop calme… et ennuyeuse à mourir.
Le simple fait de le constater m’emmerde encore plus profondément.
J’étais pourtant certaine qu’en me rendant dans cette partie de la métropole, où les attaques dans les HLM pullulent ces derniers temps, je trouverais facilement de quoi me mettre sous la dent – ou plutôt, sous le canon de mon M16 revisité. Ça devait être le jackpot pour moi, ce soir. J’ai fait exprès de prendre ce tour de garde ici, merde ! Si, au final, mes petits démons mangeurs de chair ont décidé d’aller s’éclater dans les beaux quartiers de la ville, je vais être d’une humeur de dogue pendant des jours.
— Merde !
Je stoppe net sur le bitume, mon exclamation de rage résonnant alentour, au moment où un scénario plus déplaisant encore me traverse l’esprit. Si les furies ambulantes se sont bien déportées vers le sud, cela veut dire que c’est Demas qui va pouvoir s’en donner à cœur joie.
Je grommelle et étouffe un nouveau juron, poings serrés le long de mes flancs. Je vois d’ici son expression de pure satisfaction malsaine alors qu’il contera ses exploits auprès de nos collègues, une fois de retour au gedva, notre commissariat à nous, les surnaturels. De la part d’un autre, cela ne m’aurait fait ni chaud ni froid, mais avec ce bêcheur de « policier », la pilule a beaucoup plus de mal à passer ! D’autant plus que ce serait la deuxième fois de la semaine que l’on aurait le droit au récit édifiant, en dix chapitres minimum, de « Pourquoi Hugo Demas est la recrue archerian la plus prometteuse de la division 1B ? »
Si on l’écoutait, il devrait être promu à mon rang dans la hiérarchie et devenir le nouveau numéro deux dans les services de l’ordre surnaturel…
C’est évident qu’un mâle comme lui, aussi talentueux, intelligent et exceptionnel, n’a rien à faire sous les directives d’une femelle ! En particulier, quand la femelle en question, c’est moi, la glaciale et distante Cyrlane Park – pour n’user que de qualificatifs châtiés. « La brisée », celle de notre unité la moins accessible – pour lui ouvrir les cuisses –, la moins avenante – pour rire et sourire à toutes les conneries qu’il débite –, la moins amicale – pour lister ses innombrables qualités.
Agacée par les – trop – nombreuses réminiscences gravitant autour de ce déplorable collègue, je rejette mes longues mèches de devant sur les côtés, et recommence à fouiller les lieux avec frénésie.
— Allez, où vous cachez-vous ? murmuré-je encore, tous les sens en alerte. Soyez dans cette zone, ne vous carapatez pas vers le sud…
Mais pour l’heure, seul le silence répond à mes supplications nocturnes. Exaspérée, je décide d’étendre mes radars internes en me rendant en hauteur, sur l’un des immeubles les plus élevés de ce quartier modeste. Peut-être qu’avec un peu de chance, mes sens sur

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