Cœurs enflammés , livre ebook
176
pages
Français
Ebooks
2018
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2018
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Publié par
Date de parution
05 décembre 2018
EAN13
9782375745243
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Le cirque Spektakulär est fier de vous présenter son enfant terrible, cracheur de feu et lanceur de couteaux : Jack McCabe !
Quand j’était petit, un incendie a ravagé ma maison et m’a privé de mes parents.
Désormais, mon souffle est de feu et je me nourris du poison qui m’a presque détruit.
Les foules viennent me voir, soir après soir, les hommes, pour le spectacle, les femmes, pour le frisson. Je suis cet être étrange que l’on admire et que l’on désire, celui qui risque sa vie à chaque bouffée ardente.
Je porte sur le corps des stigmates qui ne disparaîtront jamais, mais ceux qui peuplent mon âme sont encore plus difficiles à ignorer.
Mon frère ne sait rien de moi et je tiens à ce qu’il en reste ainsi.
Mon existence est telle que je l’ai souhaitée... enfin, jusqu’à ce Lille s’en mêle. Rêvant d’aventure, elle s’est enfuie avec le cirque. Pourtant ce monde n’est pas fait pour elle. Jamais.
J’essaye de la protéger parce qu’elle ne connaît rien des dangers qui peuplent notre vie d’itinérance. Elle ignore tout des monstres tapis dans l’ombre de la piste. D’ailleurs, n’en suis-je pas un moi-même ?
Elle est l’eau quand je suis le feu ; nous ne devrions pas nous mélanger. Alors je l’observe, je lutte pour ne pas la toucher, même lorsque ses yeux m’y invitent.
Rejoignez-nous, profitez du spectacle ! Et autorisez ma douce Lille à vous dépeindre cette histoire faite de pigments, de sueur et de peau...
... Car l’amour véritable est toujours le plus dur à accepter.
Ce roman se concentre sur Jack McCabe, ce petit frère que Jay Field croit mort depuis si longtemps. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu Six de Cœur pour apprécier Cœurs Enflammés.
Publié par
Date de parution
05 décembre 2018
EAN13
9782375745243
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
L.H. Cosway
Cœurs enflammés
Affaire de cœur - T.2 -
Traduit de l'anglais par Cécile Fruteau
Collection Infinity
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre original :
Hearts of fire
Collection Infinity © 2018, Tous droits réservés Collection Infinity est un label appartenant aux éditions MxM Bookmark.
Illustration de couverture © Natasha Snow
Traduction © Cécile Fruteau
Suivi éditorial © Estelle Gabay
Correction © Lucie Mélotte
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375745243
Existe en format papier
Pour ce monde empli de lecteurs et d’écrivains. Il n’existe aucun endroit où je préférerais être plutôt qu’ici en votre compagnie. Je nous souhaite à tous une aventure comme celle de Lille, dans ces pages et dans nos rêves.
Je n’ai pas encore été partout, mais c’est sur ma liste.
– Susan Sontag
Chapitre Un
Jack et Lille se rencontrent sur une colline
J’avais rédigé une liste.
J’essayais d’en barrer l’un des points, mais persuader Shay Cosgrove de m’aider se révélait problématique. À Wexford, la petite ville où j’habitais, il était le seul tatoueur. Un peu plus âgé que moi, il me faisait craquer, mais ça, c’était une tout autre histoire.
Là, tout de suite, je tentais de le convaincre de me faire un tatouage et il ne voulait rien entendre.
— Désolé, Lille, dit-il placidement en croisant ses bras musclés et tatoués sur son torse. Si je fais ça, ta mère se servira de mes boyaux comme jarretières et fâcher Miranda Baker ne fait pas partie de mes projets.
— Mais avoir un tatouage fait partie des miens. J’adore ton travail et je n’ai pas envie de conduire jusqu’à la métropole la plus proche pour en obtenir un, et…
Il m’interrompit en plaçant deux doigts sur mes lèvres. Je déglutis péniblement et clignai des yeux, mes arguments momentanément oubliés. Sa main était sur ma bouche !
Gloups.
Mes yeux s’élargirent et je respirai plus vite. Shay ricana avec un petit air entendu et retira ses doigts. Crétin prétentieux ! Et le plus triste ? Il était parfaitement au courant de mon béguin et me trouvait aussi attirante qu’une planche à repasser, plate et sans vie. Toutes les filles de la ville étaient folles de lui, mais il ne s’intéressait qu’aux minettes affriolantes et insolentes qui se transformaient indubitablement en bêtes sauvages au lit.
Je n’étais ni sexy, ni impertinente, et ma garde-robe faisait carrément bobonne – merci maman. En gros, j’étais insipide, la fille un peu gobe-la-lune avec laquelle il était ringard de traîner. En fait, la réalité était même pire que cela.
Pourtant, j’étais une artiste. Comme lui. J’avais cru que notre amour pour la peinture nous aurait rapprochés. Ce n’était pas le cas. Au mieux, Shay me tolérait. Au pire, il priait pour que je décampe et arrête de lui pourrir la vie avec toutes mes questions sur son travail.
Comment fonctionne le pistolet ?
Tu utilises quoi comme encre ?
Ça arrive souvent que la peau s’infecte ?
Est-ce que je peux essayer ?
Quelle est la chose la plus bizarre que t’aies eue à tatouer ?
Ouais… J’étais l’inquisitrice de service. Presque tous les soirs, je trouvais une raison pour m’arrêter dans sa boutique et admirer ses dessins. J’avais bien essayé de lui montrer les miens, sans succès.
L’univers de Shay était sombre et ténébreux comme celui de Giger ou de Kalmakoff.
Le mien était plutôt pop art comme chez Warhol et Lichtenstein. J’adorais la couleur.
Enfin bref. Ma liste… Jusque-là, elle ne comprenait que dix points et me faire faire un tatouage était l’un d’entre eux. J’en avais moi-même élaboré le motif, une montgolfière éclaboussée de peinture. Je voulais réaliser le tatouage en premier parce que la majorité de ma liste parlait d’aventure et de libération et qu’à mes yeux, la montgolfière en était la parfaite représentation.
Où m’emmènerait-elle ?
Que ferais-je une fois là-bas ?
Qui rencontrerais-je ?
Et comme une équipée en ballon avait aussi toutes les chances de finir en drame, je trouvais l’image pour le moins appropriée. Après tout, peut-on parler d’aventure si la sécurité est toujours garantie ? Ne doit-elle pas offrir sa part d’inconnu et de danger ?
Je brûlais d’envie d’en vivre une plus que toute autre chose.
Ce n’est qu’une fois de retour à sa table à dessin que Shay me lança, le dos tourné :
— Je ne te ferai pas ce tatouage, Lille. Tu devrais partir.
J’avalai la boule qui me serrait la gorge et me dirigeai vers la porte. Sur le seuil, je lui fis face.
— Si une personne aussi ridicule que ma mère t’effraie à ce point, alors à quoi te servent tous ces muscles à part à cacher que tu n’es qu’une grosse poule mouillée, Shay Cosgrove ?
Bravo, Lille. Très mature. Et surtout hypocrite. S’il y avait bien quelqu’un que ma mère terrorisait, c’était moi. Quoi qu’il en soit, il me fallait bien remettre Shay à sa place. Il se trouvait tellement cool et branché alors qu’il n’était que le trou du cul prétentieux d’un petit patelin.
Excellent ! La lâcheté se révélait être un vrai tue-l’amour et mon béguin s’était fait la malle.
— Lille…, commença-t-il d’un ton agacé.
Je le quittai avant qu’il puisse avoir le dernier mot. Je devais me rendre au boulot de toute façon. Je marmonnai ma frustration tout en prenant péniblement d’assaut la colline qui menait au restaurant. Où qu’on aille dans cette ville, il fallait soit escalader, soit dégringoler une pente. À croire que celui qui l’avait construite avait eu à cœur de se moquer de ses futurs habitants.
Pendant mes vacances d’été, loin de l’école de commerce où j’étais inscrite (sur l’ordre de ma mère), je travaillais à mi-temps pour le petit restaurant de la ville. J’assurais le service du dimanche après-midi et l’endroit allait être bondé de familles venues dîner. J’adorais cet horaire. Nelly, ma patronne, me laissait m’occuper d’un atelier maquillage pour les enfants pendant que leurs parents savouraient leur repas.
Les jours de la semaine, j’étais serveuse, mais les dimanches, je devenais artiste. Enfin… si on accepte que la transformation de garçonnets en Spider-Man et de fillettes en fée Clochette constitue une forme d’art. J’appréciais tout particulièrement lorsque les enfants inversaient les rôles, les filles, en homme-araignée, les garçons, en fée.
Briser le moule… J’étais fan.
Et j’adorais les mômes. D’ailleurs, je préférais papoter avec un gamin de cinq ans plutôt qu’avec ses parents. Les enfants disent exactement ce qu’ils pensent tandis que les adultes expriment une chose mais veulent en faire comprendre une autre. Totalement déroutant.
J’éprouvais des difficultés à me rapprocher de la plupart des gens. Ma curiosité et mes questions sans fin avaient tendance à les repousser. Maman affirmait que je donnais l’impression d’être trop désespérée et qu’il fallait que je travaille sur moi pour apparaître plus distante et réservée ou je ne sais quoi. Je réfléchissais encore à ce que cela impliquait quand j’arrivai au restaurant et dressai mon atelier sur une table près de la porte. Je souris lorsque plusieurs fillettes poussèrent des cris de joie en m’apercevant. Par ici, j’étais connue comme la dame au maquillage et je suscitais pas mal d’enthousiasme auprès des enfants.
Je saluai Nelly debout près du comptoir, puis survolai les clients du regard. Surtout des habitués. Deux tables plus loin, je repérai la dame âgée et le jeune homme qui venaient manger tous les jours depuis le début de la semaine. Ils avaient surtout retenu mon attention parce que la femme devait avoir dans les soixante ans et que ses cheveux étaient aussi rouges qu’une cannette de Coca. Elle portait aussi environ une centaine de colliers entortillés autour du cou.
L’homme possédait de longs cheveux bruns ondulés et des yeux marron. Sa peau était bronzée et son t-shirt, vieux et usé. Son Borsalino fatigué était posé sur la table devant lui. Il avait un petit air de gitan sexy, non pas comme les romanichels irlandais de la série My Big Fat Gypsy Wedding sur Channel 4, mais plutôt comme Johnny Depp dans Le Chocolat . Il était grand et musclé et à ses côtés, Shay aurait ressemblé à un chiot grassouillet. Et bien sûr, ses cheveux étaient retenus dans un man bun lâche… Je craquais littéralement pour ce genre de coiffure. Depuis toujours.
Enfin