Dossier n° 9 Mondialisation, connaissance et réseaux scientifiques
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Dossier n° 9 Mondialisation, connaissance et réseaux scientifiques

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Langue Français

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Les Dossiers de la Mondialisation
- 1 -
n° 9 – mars 2008
www.rdv-mondialisation.fr
Dossier n° 9
Mondialisation, connaissance et réseaux scientifiques
La révolution des technologies de l’information et de
la communication accroît de manière exponentielle la
vitesse de circulation des idées à travers le monde et
bouleverse l’organisation traditionnelle des commu-
nautés scientifiques. Renforcée par la facilité avec
laquelle les chercheurs se déplacent, une véritable
« mondialisation des connaissances » se met en
place. Quelles sont les origines historiques de cette
mondialisation scientifique ? En quoi la multiplication
des échanges influence-t-elle les conditions de
production des résultats scientifiques, la forme et le
contenu de ces résultats, ainsi que les façons de
travailler des chercheurs ? Quels liens la science
mondialisée entretient-elle avec les intérêts politiques
et stratégiques des États ? Enfin, le savoir devenant
un actif immatériel au centre de nos économies, qu’en
est-il des stratégies d’entreprises dont la valeur
repose de plus en plus sur leur portefeuille de brevets
et la capacité créative de leurs équipes ?
1
UNE BRÈVE HISTOIRE DE LA MONDIALISATION
DES SCIENCES
La mondialisation des sciences n’est pas un phéno-
mène récent. Les historiens font remonter ses origines
au XVI
e
siècle. Parmi eux, Kapil Raj nous a exposé la
manière différente dont les relations entre science et
mondialisation ont été conçues selon les époques, les
aires géographiques et les écoles de pensée.
1
Ce dossier a été rédigé à partir des analyses présentées par
Kapil Raj (EHESS), Ghislaine Filliatreau (OST), Christian
Thimonier (ministère des Affaires étrangères) et Wolf
Gehrisch (EIRMA), lors du Rendez-vous de la Mondialisation
du 29 janvier 2008, animé par Claude Weisbuch (CNRS,
École Polytechnique).
Il existe deux grandes façons d’aborder l’histoire de la
mondialisation des sciences. Tout d’abord, on peut
considérer que la science moderne, qui s’est princi-
palement développée en Europe, est l’héritière des
traditions savantes anciennes (des sciences grecques
par exemple, transmises à travers la civilisation arabe,
qui irrigue le monde méditerranéen au moment de la
Renaissance). Le grand historien Joseph Needham
illustre cette position par une métaphore : les diffé-
rentes traditions scientifiques sont autant de fleuves
qui nourrissent l’océan du savoir pour former la
science moderne.
Selon une autre optique, on pense la science moderne
comme spécifiquement occidentale, née en Europe
ex
nihilo
. Notre continent entretient alors une relation de
diffusion à l’égard du reste du monde, position qui va
de pair avec l’expansion européenne à la fin du XIX
e
et
au début du XX
e
siècles. Dans ce cadre, les Européens
suscitent l’émulation des peuples qui entrent en
contact avec eux et dont les sciences héritées restent
des reflets imparfaits de la science occidentale
originelle. Cette dernière devient mondiale par ce
processus de diffusion.
Selon Kapil Raj, indépendamment de ces questions
d’origine et de diffusion, les historiens ont réévalué les
manières mêmes dont nous concevons la science :
est-elle seulement une démarche scientifique (le
summum d’un raisonnement rationnel) ou plus
largement un ensemble d’attitudes et de pratiques
culturelles spécifiques se développant à l’intérieur
d’une société donnée ? On insiste particulièrement sur
cette seconde définition depuis une trentaine d’années.
Historiquement, ces pratiques scientifiques ne sont
d’ailleurs pas limitées aux universités et académies
savantes : une véritable sociabilité scientifique s’est
développée dans les cafés (XVIII
e
siècle) et de manière
plus ancienne encore dans les compagnies de
commerce (dès le XVI
e
siècle).
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